Le “brain dump” pour artistes
Votre cerveau est-il en surchauffe ? Avez-vous mille pensées qui tournent en tourbillon dans votre esprit ? Bienvenue au club ! En général, notre tête est occupée à tout moment avec des pensées sur les tâches en cours, les listes de courses, les rendez-vous à honorer, les projets en famille, les impératifs de la maison, les obligations professionnelles… Comme un ordinateur qui aurait une dizaine de programmes ouverts en même temps, notre cerveau travaille sur de nombreux sujets en simultané et zappe en permanence de l’un à l’autre.
Le cerveau des artistes
À cette charge mentale habituelle que nous portons tous, les artistes ont tendance à ajouter une créativité débordante qui part dans tous les sens. Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, mon cerveau d’artiste produit des dizaines d’idées nouvelles par minute. Il me vient constamment à l’esprit des idées sur les tableaux que je suis en train de faire, ceux que je veux faire à l’avenir, les supports nouveaux que je pourrais utiliser, etc. Les idées fusent, et elles ne se limitent pas à mon art, puisqu’elles touchent à toutes sortes de sujets : idées de business (non seulement pour moi mais aussi pour mes amis), idées d’améliorations en tout genre que la mairie pourrait mettre en place pour ma ville, idées de voyages, idées de livres que je pourrais écrire, idées de métiers insolites que je pourrais faire, etc. La liste est infinie !
Cette créativité illimitée a ses avantages, évidemment, mais elle a un revers de la médaille, qui prend la forme de :
- dispersion mentale
- épuisement mental
- difficulté à se concentrer sur un seul sujet
- difficulté à concrétiser
- difficultés à mettre des priorités
- difficultés à dormir
- anxiété
- fatigue de nos amis auxquels on est tout le temps en train de faire des suggestions 😉
Comment remédier à l’excès d’activité mentale ?
Pendant un certain temps, j’avais même un carnet sur moi que j’avais intitulé “idées” et j’y notais toutes mes idées forcément merveilleuses. Puis j’ai commencé à le faire dans une App de prise de notes de mon téléphone. En conséquence, je me suis retrouvée avec un nombre considérable de “notes” dans mon téléphone, que je ne consultais pas forcément, qui pouvaient même exister en double ou en triple. Jusqu’à ce que je découvre le “brain dump”.
La pratique du “brain dump” nous aide à délester notre cerveau de pensées encombrantes et nous libère un peu de “mémoire vive”.
Comment pratiquer le “brain dump” ?
Il s’agit de prendre une feuille de papier ou une page blanche d’un carnet et s’en servir comme d’une “poubelle mentale” où l’on va déverser le trop-plein de notre cerveau. Ainsi, on y inscrit tout ce qui nous vient à la tête :
- idées
- préoccupations
- tâches
- rêves
- pensées
- questions
- souvenirs
- listes
On le fait sans essayer d’y mettre de l’ordre, ni d’y trouver un intérêt ou une cohérence. On ne censure pas, on se place dans le “non-jugement”. Ce n’est pas une séance de “brainstorming”, car on ne doit pas se concentrer sur un sujet précis. En effet, ce que l’on recherche ici, c’est l’exhaustivité. On doit TOUT écrire.
La première fois que vous le ferez, vous serez peut-être surpris par la quantité de choses que vous aurez écrites. Cela diminuera par la suite si vous le pratiquez régulièrement.
À quelle fréquence pratiquer le “brain dump” ?
Au minimum une fois par mois, ou bien en début de chaque semaine pour commencer la semaine avec un esprit plus détendu. On peut même le faire tous les matins au lever si on possède assez de discipline.
Que faire ensuite de votre “brain dump” ?
Sur ce sujet, deux écoles s’opposent !
L’une, représentée par Julia Cameron, nous recommande de ne RIEN en faire. Dans son livre “Libérez votre créativité”, qui explique sa fameuse méthode des “pages matinales”, Julia Cameron va jusqu’à préconiser de ne jamais relire ces pages où l’on a écrit tout ce qui nous passe par la tête.
L’autre école, plus productiviste, recommande de réviser la page que l’on a écrite dans un second temps et de l’organiser. Une fois que l’on a rayé toutes les absurdités qui s’y trouvent, on peut surligner chaque item avec un feutre de couleur selon les thématiques et ensuite on peut les ranger dans les 4 quadrants d’une matrice d’Eisenhower : important / pas important / urgent / pas urgent. Cela permet d’organiser ses idées et de passer à l’action.
Personnellement, j’adhère plutôt à la première école, parce que si l’on sait que l’on va devoir passer à une deuxième étape d’analyse et de classement, on aura tendance à se freiner et se censurer pendant le “brain dump” et il perdra sa fonction première. À mon avis, cette pratique sert seulement à décharger le cerveau et non à l’organiser. Cela ne doit pas se transformer en “to-do list”.
Conclusion
Les artistes ont tout intérêt à pratiquer régulièrement le “délestage de cerveau”. Cela devrait faire partie de notre hygiène mentale, au moins une fois par mois. Prendre soin de sa santé est l’un des éléments clés d’une vie d’artiste épanouie. De la même façon que l’on doit se nourrir, agir et se reposer, on doit aussi évacuer les déchets, y compris sur le plan psychique !
Je vous invite donc à réserver dès à présent une tranche de 30 minutes dans votre agenda pour y pratiquer le « brain dump ». Indiquez-moi dans les commentaires si vous l’avez déjà fait et quelles découvertes vous avez faites !