Sport et art : cinq leçons que l’elliptique m’a enseigné
La relation entre sport et art n’est pas évidente à première vue. Et pourtant ! J’ai beaucoup appris sur moi-même et ma pratique artistique en allant… au gymnase !
Il y a six mois, j’ai commencé à aller deux fois par semaine à la salle de sport de mon quartier, afin de faire un peu plus d’exercice que les simples marches à pied dans ma ville. Je m’attendais à gagner en muscles, mais certainement pas à apprendre des choses sur mon métier d’artiste peintre ! Je vous livre ici les enseignements que j’ai tirés de la pratique de l’elliptique.
Premier enseignement de l’elliptique sur mon art : ça va mieux en demandant de l’aide
Eh oui, cela semble idiot, mais quand j’ai commencé, cette machine inconnue pour moi me paraissait indéchiffrable. En effet, je ne comprenais rien à la console de contrôle ! Donc au début, je pédalais dans le vide ! J’ai dû appeler un moniteur, qui m’a expliqué les différents programmes disponibles et comment m’en servir. Il m’a également donné quelques conseils utiles.
En art, c’est la même chose : pour démarrer, il n’y a rien de mieux que de demander de l’aide à un.e professionnel.le. En nous indiquant les bases du métier, il.elle nous fera gagner un temps précieux. De même, Il ne faut pas hésiter à s’inscrire à des classes sur divers sujets.
Deuxième parallèle entre l’elliptique et l’art : il est permis de faire des pauses
En général, je choisis un programme de 30 minutes et la plupart du temps, je le fais d’une seule traite. Mais il y a des jours où je suis moins en forme, soit parce que j’ai mal dormi, soit parce que je suis stressée, ou même parce que j’ai un début de rhume. Dans ces cas, je me traîne sur mon elliptique, je n’avance pas, je me décourage et je ne prends plus de plaisir. En m’observant, j’ai réalisé que mon orgueil (mon égo) m’empêchait d’appuyer sur le bouton “pause” ! À l’atelier c’est la même chose : parfois, on n’avance pas et on se décourage, alors que l’on a simplement besoin d’une pause ! Comme en sport, il faut s’avoir écouter son corps et s’accorder une pause et accepter de “perdre” quelques minutes. Cette soit-disant « perte de temps » nous permet de redémarrer avec plus d’énergie et de terminer ce qu’on est en train de faire de façon. Cette leçon est valable également à long terme : il faut savoir s’arrêter dans l’année et faire une « pause artistique », pour repartir de plus belle à son retour.
Troisième leçon sur mon art apprise en faisant du sport : il faut varier les programmes
Sur le vélo elliptique, j’ai remarqué que j’avais tendance à choisir toujours le même programme. Sans trop réfléchir, je lançais celui qui me plaît le plus et qui contient la dose parfaite de difficultés que mon corps peut assumer. La zone de confort, ça vous dit quelque chose ? Elle est bien réelle et dans notre pratique artistique, c’est le même phénomène ! On a tendance à faire toujours la même chose, à employer la technique que l’on maîtrise, à utiliser les couleurs avec lesquelles on est à l’aise, à choisir les formats qui fonctionnent, etc. Mais alors, le risque de “s’encroûter” nous guette ! Au bout d’un moment, on ne progresse plus et on commence tomber dans la facilité et à se répéter. Même si c’est tentant, il n’y a cependant rien de pire pour un.e artiste ! En conséquence, il est indispensable de relever des défis de temps en temps et de créer des oeuvres dont on n’a pas l’habitude, ni l’envie.
Quatrième enseignement retiré de l’elliptique : en sport comme en art, on n’a rien sans rien
Je ne suis pas d’accord avec l’adage typique des gymnases, qui affiche “no pain, no gain”, car je ne suis pas fan de l’apologie de la souffrance. Cependant, il est certain que pour progresser dans quelque domaine que ce soit, il faut faire des efforts. Sur l’elliptique, au début du programme, tout va bien et l’exercice peut sembler facile. Plus le temps passe et plus il y a des moments difficiles (les côtes !), et plus je transpire ! À ce moment-là, il y a plusieurs solutions : renoncer, faire une pause (voir leçon nº2) ou persister, quitte à transpirer davantage. Lorsque l’on est en pleine création, on se trouve fréquemment dans une situation similaire et quand les difficultés arrivent, on est confronté à ces mêmes choix. Mais si l’on renonce, on n’apprend rien et on ne se dépasse pas. C’est uniquement en surmontant les difficultés que l’on pourra progresser et améliorer son art !
Cinquième leçon apprise sur le vélo elliptique : plus l’on pratique et plus on progresse dans son art
Les premières séances d’elliptique me laissaient un goût amer de frustration, fatigue et découragement. Mais au fil des séances, j’ai heureusement constaté que cela devenait de plus en plus facile. Avec le temps, mon souffle est devenu meilleur, ainsi que mon rythme cardiaque, et je me fatigue de moins en moins. Bien sûr, chaque séance me demande toujours un effort, même au bout de six mois, mais je n’en sors plus épuisée comme au début. La leçon que l’on peut en tirer et appliquer à notre domaine artistique est évidente : c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Ce qui nous semble difficile ou impossible la première fois que l’on essaie, devient faisable à force d’essais et de répétitions. En persistant, on trouve même une forme d’aisance et de confort et l’on arrive à des résultats très satisfaisants !
Conclusion (et leçon bonus)
L’elliptique, comme d’autre appareils de la salle de sport probablement, peut livrer des enseignements intéressants sur la pratique artistique, à condition d’être attentif.ve au moment présent. Il est possible de faire de nombreux parallèles entre art et sport. Être artiste, c’est 24 heures sur 24, y compris lorsque l’on s’entraîne au gymnase, car c’est une activité permanente d’observation, d’apprentissage et de dépassement de soi.
Leçon bonus : lorsque l’on fait de l’exercice, de même que lorsque l’on crée de l’art, on n’entre en compétition avec personne. Les autres artistes ne sont pas nos concurrents. Il s’agit seulement de relever des défis personnels, de s’améliorer soi-même et de prendre du plaisir.
J ai lu ce petit article qui m a motivée pour avancer sur mon projet. C’est tout un art de se discipliner et rester motivé. La page blanche existe dans tous les domaines. Et la créativité aussi. Que ce soit une peinture, l écriture d un poème ou d un article, ou l invention d’une recette délicieuse…plus on s’y met, plus on active la machine a créer, qui donne envie de continuer ! Bravo pour la comparaison !
Bonjour Hila. Vraiment ravie que cet article t’ait motivée à avancer sur ton projet ! La motivation et la discipline sont là pour matérialiser nos inspirations / intuitions. Et comme tu dis, plus on pratique, plus ça devient facile. Merci pour ton feedback !