Marketing

Cinq mythes sur le marketing pour artistes peintres

Avez-vous intégré le marketing dans votre pratique d’artiste peintre ?

À moins que vous ne souhaitiez pas vous séparer de vos oeuvres et que vous les laissiez s’entasser dans votre grenier, en général vous désirez toucher un public, lui montrer votre travail et le lui vendre. Il n’existe pas de recette miracle pour y parvenir, bien sûr, ni de méthode unique, car chaque artiste est unique, ainsi que son art.

Premier mythe : les artistes peintres n’ont pas besoin de marketing

Beaucoup d’artistes commettent l’erreur fatale de croire que leur oeuvre “parle d’elle même”. En tout cas, c’est ce qu’ils-elles souhaitent au fond de leur coeur.

Parfois, c’est par péché d’orgueil : ils-elles pensent que leur travail est tellement bon qu’il va se vendre tout seul. 

En général, c’est plutôt par naïveté et méconnaissance de la réalité du marché. Ce n’est pas parce que nous mettons au monde un merveilleux tableau que les collectionneurs vont automatiquement se presser à la porte pour l’acheter. 

De même, penser qu’il suffit de publier une photo de temps en temps sur Instagram pour se faire connaître et pour que le public s’arrache nos tableaux est illusoire. Désolée !

Tableau qui n'a pas besoin de marketing

Deuxième mythe : le marketing est uniquement pour les grosses entreprises

Croire que le marketing est réservé aux entreprises de plus de 50 employés est une erreur.

Les petites entreprises ont tout autant besoin du marketing, si ce n’est plus.

Si vous avez déjà travaillé en entreprise, vous savez qu’il y a toujours un service marketing, même s’il est parfois fusionné avec un autre département (ventes ou communication par exemple). Et dans les entreprises très petites, les tâches de marketing sont toujours réalisées par quelqu’un, même si cela n’est pas identifié en tant que tel. Quant aux personnes en free-lance, elles assument les tâches de marketing, qu’elles en aient conscience ou non. Parler du produit, le mettre en valeur, le faire connaître, l’améliorer, le mettre au bon prix, trouver de nouveaux marchés, s’assurer de la satisfaction de la clientèle… sont des tâches de marketing. Être artiste, c’est comme avoir une petite entreprise, et le marketing est l’une des clés qui nous permettent de réussir.

Troisième mythe : le marketing n’est pas éthique

J’ai souvent entendu des artistes peintres crier haut et fort que le marketing était quelque chose de malhonnête, voire d’immoral, parfois même de sale. Ces artistes ont une conception particulière du marketing : ils-elles pensent qu’il s’agit de tromper le public, de l’amener à acheter quelque chose qu’il ne souhaite pas acheter, avec des méthodes trompeuses. Certains-es artistes estiment que le marketing consiste à mentir et à manipuler.

À partir de cette croyance, ces mêmes artistes refusent de faire du marketing car ils-elles pensent que ce serait se dégrader.

Cette mauvaise image provient aussi de l’idée de la soit-disant “pureté” de l’art, comme si l’art était au dessus des contingences de ce monde et que les artistes ne pouvaient pas s’abaisser à des considérations aussi “misérables” que vendre leurs tableaux.

Cependant, le marketing pratiqué dans les règles de l’art est tout à fait éthique, dans la mesure où il aide à comprendre les clients-es et à leur apporter de la valeur.

De plus, une relation de vente basée sur la tromperie n’aurait aucune chance de perdurer dans le temps, car la confiance entre les parties seraient brisée.

Le marketing ne serait pas éthique

Quatrième mythe : le marketing est difficile

Il est facile de croire que le marketing est difficile. N’existe-t-il pas des écoles et des formations spécialisées pour cela ? Et des grands cabinets de consulting, qui facturent des millions pour leurs conseils ? C’est sûr, mais il existe du marketing adapté à tous les niveaux. 

Une entreprise unipersonnelle comme l’est un-e artiste n’a pas besoin de connaissances sophistiquées en marketing pour se faire connaître et atteindre une clientèle. Il existe des centaines de livres et d’articles sur internet qui peuvent nous indiquer la marche à suivre.

Plus que des connaissances techniques approfondies, il faut utiliser le bon sens.

Croire que le marketing est difficile nous amène à des croyances limitantes du type “je n’y arriverai jamais”, ou “je n’y connais rien”, ou même “je déteste ça”. Finalement, ce sont souvent des excuses pour ne pas nous y mettre.

Chaque artiste est unique et doit façonner son marketing à son goût et à sa mesure. Simplicité, authenticité, confiance, transparence, organisation et constance sont quelques unes des clés qui permettent de travailler son marketing sans avoir fait HEC.

Cinquième mythe : le marketing pour artistes peintres coûte cher

Les artistes qui peuvent payer une agence pour s’occuper de tout leur marketing auraient tort de s’en priver, mais effectivement cela peut coûter très cher. Avant d’en arriver là, nous avons la chance de vire une époque où de nombreux outils sont gratuits ou presque.

Prenons quelques exemples d’outils ou d’activités nécessaires à notre marketing :

  • Instagram : gratuit.
  • Facebook : gratuit.
  • Chaîne YouTube : gratuit.
  • Faire des photos : il suffit d’avoir un smartphone.
  • Envoyer une newsletter : gratuit (avec Mailchimp par exemple).
  • Design graphique : gratuit avec Canva.
  • Avoir un site web : pas gratuit mais très peu cher (WordPress, SquareSpace).
  • Assurer une permanence à une exposition : gratuit (seulement du temps).
  • Cartes de visites: très peu cher.
  • Assister à un vernissage et faire des contacts : gratuit.
  • Publicité sur Instagram ou Facebook : on peut mettre un euro par jour, uniquement sur quelques jours.
  • Idées de slogans, aide à la rédaction : gratuit avec ChatGPT.
Le marketing serait cher

Conclusion

Le marketing fait peur ou, au minimum, inquiète les artistes. Mais cette peur est souvent basée sur des mythes facilement démontés. Pensez à Picasso : il était un génie du marketing !

Il est intéressant d’interroger nos croyances limitantes pour toucher du doigt ce qui nous préoccupe vraiment : au fond, avons-nous peur de devenir connus-es ? Avons-nous peur de ne pas suivre la cadence si nos ventes décollent ? Craignons-nous de perdre notre liberté créative ?

6 réflexions sur “Cinq mythes sur le marketing pour artistes peintres

  • Merci pour ton article raffraichissant ! Ton démontage de ces mythes est non seulement rassurant mais aussi très motivant. Surtout, le rappel que le marketing peut être simple, authentique et adapté à notre propre voie artistique est crucial. Cela nous encourage à prendre en main notre visibilité avec confiance et intégrité. Merci pour ces précieuses perspectives !

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    • Merci pour ton commentaire. « Confiance et intégrité », comme tu les mentionnes, me semblent super importants !

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  • Merci pour cet article de qualité. Je ne suis pas artiste peintre mais vos conseils peuvent s’appliquer à différents corps de métier. C’est vrai est nécessaire pour être visible, et faire connaître son travail. De plus, on a parfois l’image du marketing comme étant malhonnête. Or il peut être complètement éthique et honnête. Merci de deconstruire ces mythes.

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    • Merci Jeanne ! Ça peut s’appliquer à plusieurs domaines, bien sûr. « Marketing » est un mot qui fait parfois un peu peur, à tort !

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  • Alexandra, ton article sur les cinq mythes du marketing pour artistes peintres est une ressource précieuse et éclairante pour tous ceux qui cherchent à mieux comprendre comment naviguer dans le monde de l’art tout en faisant connaître leur travail. En démontant ces mythes, tu offres une perspective rassurante et motivante, soulignant que le marketing n’est pas seulement accessible mais essentiel pour les artistes de toutes tailles et ambitions.

    J’ai particulièrement apprécié la manière dont tu abordes le premier mythe, celui qui suggère que les œuvres d’art devraient se vendre d’elles-mêmes. Ta clarification sur l’importance d’une stratégie de marketing active pour connecter avec le public et vendre des œuvres est un rappel crucial pour les artistes qui pourraient hésiter à s’engager dans des activités de marketing, pensant que cela pourrait compromettre l’intégrité de leur travail.

    Le mythe selon lequel le marketing est réservé aux grandes entreprises et que les artistes indépendants n’en ont pas besoin est également un point important que tu as soulevé. Comme tu l’as bien expliqué, chaque artiste est en réalité une petite entreprise en soi et pourrait grandement bénéficier de stratégies de marketing adaptées à sa taille et à ses objectifs.

    Ton argument contre l’idée que le marketing n’est pas éthique est particulièrement convaincant. En soulignant que le marketing, lorsqu’il est pratiqué correctement, est centré sur la compréhension et la satisfaction des besoins des clients, tu remets en question la perception négative et montres comment le marketing peut être une force positive dans la carrière d’un artiste.

    La simplicité et l’accessibilité du marketing pour les artistes sont également des points que tu as brillamment exposés. En mettant en évidence des outils et des ressources gratuits ou peu coûteux, tu démystifies l’idée que le marketing doit être coûteux et compliqué, ouvrant ainsi la voie à des possibilités infinies pour les artistes de promouvoir leur travail efficacement et à moindre coût.

    Enfin, ta conclusion est un puissant appel à l’action pour les artistes, les encourageant à remettre en question leurs propres croyances limitantes et à explorer les opportunités que le marketing offre pour la croissance et le succès de leur carrière artistique. Ton guide gratuit est une ressource précieuse pour ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension et à appliquer ces principes dans leur propre pratique.

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    • Merci pour ton commentaire, Dieter ! En fait, toute personne qui a besoin de se faire connaître doit passer par le marketing, y compris les artistes.

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