Les tendances du marché de l’art contemporain en 2025
Artsy vient de publier son étude sur les tendances du marché de l’art contemporain en 2025. Même si tout ne nous concerne pas, nous ne pouvons pas ignorer ces tendances si nous voulons comprendre dans quel contexte nous évoluons en tant qu’artistes peintres. Artsy a dégagé cinq grandes tendances, après avoir épluché les réponses de 1600 répondants de 60 pays.
Curieusement, seuls les galeries et les collectionneurs sont interviewés lors de cette grande enquête annuelle, laissant de côté les principaux acteurs du marché : les artistes !
Vous pouvez comparer les tendances 2025 avec celles de 2023 grâce à cet autre article sur mon blog.
1. Les ventes online continuent de croître
D’année en année, les ventes en ligne continuent leur croissance, révélant des comportements d’achat différents et obligeant les galeries à s’adapter à marche forcée.
Sur ce point, les galeries peinent à abandonner leur modèle traditionnel (commerce physique) et à rejoindre le comportement d’achat online de leur clientèle. Cependant, de plus en plus de galeries disposent d’un modèle hybride (espace physique de vente ET boutique en ligne). En effet, la concurrence des grosses plateformes (Etsy, Saatchi, Singulart) est forte.
2. Les collectionneurs sont de plus en plus exigeants
Le contexte économique difficile ne semble pas être un gros problème pour les collectionneurs d’art contemporain ! Ils continuent d’acheter, mais admettent devenir plus exigeants au moment de sortir leur portefeuille.
Cependant, les galeries ont remarqué que de plus en plus de collectionneurs hésitent à dépenser de grosses sommes pour se procurer des oeuvres. Seule une minorité est prête à dépenser plus, d’après leur expérience. À mon avis, cela signifie que les galeries doivent être capables d’offrir une large gamme de prix, pour que tous les collectionneurs trouvent leur bonheur.
3. Le manque de transparence freine le marché de l’art
Tout le monde en a fait l’expérience : lorsque le prix d’un produit qui nous intéresse n’est pas visible, nous ne faisons pas toujours l’effort de demander au vendeur et détournons rapidement notre attention. Ce phénomène est valable également sur le marché de l’art. Seuls 30% des acheteurs ne sont pas rebutés par l’opacité des prix.
Les galeries l’ont bien compris et font des efforts en la matière. Seul un quart d’entre elles ne donne les prix que sur demande.
4. Les artistes émergents en tête du marché de l’art
Les artistes confirmés ont toujours la cote auprès des collectionneurs car ils sont une valeur sûre. Cela dit, les artistes émergents ont tout de même réussi à se placer en tête de l’intérêt des acheteurs, qui ne sont pas si timorés que l’on pourrait croire ! Les artistes dits « régionaux » suscitent également beaucoup d’intérêt.
Visiblement, les galeries sont loin de proposer autant d’artistes émergents qu’elles le devraient, étant encore loin du désir des collectionneurs. Selon moi, c’est pourtant le coeur de leur travail que de dénicher des artistes prometteurs et de savoir les présenter à leur portefeuille de clients.
5. Le marché de l’art contemporain ne remplit pas tout à fait les attentes des collectionneurs
Seuls 17% des collectionneurs sont entièrement satisfaits de la façon dont le marché de l’art contemporain les sert. Il existe donc de la marge pour de l’amélioration. Presque 80% estiment que leurs attentes ne sont pas assez ou pas du tout comblées.
Pourtant, les galeries proposent différents activités à leurs clients, qui semblent les intéresser. L’accès VIP aux visites privées plaît à la moitié des collectionneurs, et les rencontres avec les artistes ont également un bon taux d’acceptation. Les événements interactifs, les visites virtuelles et les contenus éducatifs ne font pas l’unanimité. Les galeries auraient intérêt à diversifier les événement proposés afin d’attirer les collectionneurs et réaliser leur labeur de diffusion par tous les moyens possibles.
Conclusion
Les résultats de cette étude sur les tendances du marché de l’art contemporain en 2025 sont plutôt une bonne nouvelle pour les artistes non confirmés-és ! Les acheteurs sont intéressés par les artistes émergents et par les artistes régionaux, ce qui obligera forcément les galeries à s’adapter à cette tendance. Les « poids lourds » du marché feront toujours la une des journaux, avec leurs ventes pharaoniques, mais c’est l’arbre qui cache la forêt car l’intérêt des clients est plus subtil et varié qu’il n’y semble à première vue.
D’autre part, l’étude nous confirme dans notre besoin d’avoir une présence en ligne régulière et bien étayée (site web et Instagram, entre autres), et de ne pas redouter de publier nos prix. Les acheteurs apprécient la transparence !
Enfin, galeries comme artistes doivent réfléchir aux événements et activités à proposer à la clientèle, qui n’est pas tout à fait satisfaite de l’offre actuelle. Il faudrait aller plus loin que les vernissages et les conférences. C’est le moment de faire preuve de créativité ! Mon conseil : n’hésitez pas à demander directement à vos propres collectionneurs le type d’activités auxquelles ils aimeraient participer.