Mieux organiser son travail d’artiste peintre

Comment faire pour mieux organiser son travail d’artiste peintre ? Lorsque l’on souhaite produire toutes les oeuvres que l’on a dans la tête, les exposer, gagner en visibilité et peut-être même les vendre, finalement cela fait pas mal de tâches à assumer pour une seule personne. Et si en plus, nous avons d’autres projets en parallèle, comme un autre travail, une formation à suivre ou des classes à donner, des enfants à élever et des contraintes extérieures à respecter, nous pouvons friser le burn-out ! Il nous faut donc une bonne méthode pour mieux organiser notre travail d’artiste peintre.

1 Se fixer des objectifs pour s’organiser 

La première chose à faire, c’est de se fixer des objectifs. J’ai déjà parlé de ce sujet dans cet autre article, que je vous invite à relire. En effet, il n’est pas possible d’avancer à l’aveuglette, sans savoir ce que nous cherchons à obtenir et dans quels délais. Prendre le temps chaque année et chaque trimestre de coucher nos objectifs datés est un premier pas essentiel pour mieux s’organiser. Cela nous évitera de nous éparpiller et de perdre du temps sur des activités qui ne font pas partie de nos objectifs.

2 Avoir un agenda pour son activité d’artiste peintre

Une fois que nos objectifs sont fixés et que nous savons un peu mieux où diriger nos efforts, un outil fondamental va nous aider à nous organiser et gérer notre temps : le classique agenda ! En premier lieu, nous y noterons les engagements personnels et familiaux incontournables : rendez-vous médicaux, activités des enfants, voyages, réunions familiales. Ensuite nous inscrivons les grandes dates que nous connaissons déjà : expositions programmées, résidences artistiques, concours et salons auxquels nous voulons participer, déclarations d’impôts, etc. Enfin, selon le temps dont nous disposons, nous “casons” les tâches hebdomadaires que nous souhaitons réaliser pendant les jours de la semaine : peindre à l’atelier, photographier les oeuvres, rédiger des textes, envoyer des dossiers, travail administratif, tâches de communication, etc. Ces tâches sont choisies selon le plan d’action, qui dérive lui-même des objectifs que nous nous sommes fixés.

Pour ma part, j’ai un grand agenda de bureau, car j’aime écrire les choses à la main et prendre des notes. Mais j’utilise aussi Google Calendar pour sa facilité d’usage et le fait de l’avoir dans le téléphone. Il est vraiment facile d’y noter les tâches répétitives. Certaines personnes utilisent aussi un bullet journal, qui a une forme plus visuelle et créative.

L’important, c’est de trouver un système d’agenda qui fonctionne pour vous, afin de vous enlever de la charge mentale !

3 S’imposer des dates limites et des rappels

Il est bien plus efficace de se dire “je dois envoyer ce dossier avant lundi” que “j’enverrai ce dossier quand je pourrai”. Ou bien “je peindrai tous les vendredi matin” plutôt que “je peindrai quand j’aurai un moment”. Lorsque nous nous créons une obligation datée, nous avons beaucoup plus de chances de réaliser cette tâche et qu’elle ne s’éternise pas ! C’est d’ailleurs le principe de la loi de Parkinson : plus vous avez de temps pour exécuter une tâche, plus vous prendrez de temps pour l’exécuter. L’inverse se vérifie aussi !

J’ai observé que je suis plus efficace pour peindre et finir des tableaux quand j’ai une exposition prévue, que lorsque je n’ai aucune contrainte !

Puisque nous ne nous séparons que trop rarement de notre téléphone, profitons-en pour y programmer des rappels qui sonneront pour nous indiquer certaines choses à faire. L’idée ce n’est pas de nous infantiliser, mais ici encore, de nous enlever de la charge mentale et de nous aider à optimiser notre temps.

4 Regrouper les tâches

Comme vous le savez, pour chaque tâche à effectuer, il existe un temps de mise en route non négligeable. Prendre la décision de s’y mettre, rassembler le matériel nécessaire, trouver les documents, réunir les personnes, écarter les distractions, se concentrer… tout cela est un temps incompressible avant de commencer n’importe quelle activité. Donc, nous avons intérêt à regrouper les tâches identiques, afin d’optimiser ce temps de mise en route. 

Par exemple, il est judicieux d’organiser une unique séance photo pour photographier toutes nos dernières oeuvres, au lieu de les photographier une par une à chaque fois que nous en terminons une.

5 Évaluer ses progrès

Pour savoir si nous avançons vers nos objectifs et utilisons notre temps à bon escient, il est nécessaire de savoir où nous en sommes. Mais si nous ne nous arrêtons jamais pour évaluer notre façon de faire, nous ne le saurons jamais !

C’est à chacun de fixer un rythme d’évaluation qui lui convient. Cela peut être hebdomadaire, tous les vendredi ou dimanche soir par exemple, ou mensuel, ou trimestriel. L’essentiel est d’observer honnêtement nos progrès ou absence de progrès et d’y remédier le plus vite possible. Si nous constatons que nous faisons fausse route, ou que nous nous dispersons dans des tâches inutiles, cela nous permettra, soit de revoir nos objectifs, soit de réajuster nos méthodes et notre organisation. 

6 Établir des priorités

Tout le monde dispose de 24 heures par jour et pourtant, certaines personnes réalisent beaucoup plus de choses dans ces 24 heures que d’autres. Comment font-elles ? Très probablement, elles appliquent les conseils énoncés ci-dessous, mais surtout, elles sont capables de fixer des priorités. Bien entendu, ces priorités diffèrent d’un-e artiste peintre à l’autre, car elles dépendent de nos objectifs, de nos moyens et de nos circonstances. Mais il est bien évident que nous ne pouvons pas accorder la même valeur et la même énergie à toutes les tâches. Certaines nous “rapporteront” plus d’effets positifs que d’autres, certaines font plus de sens pour nous, ou ont plus d’importance. Nous devons être intelligents-es et mesurer nos efforts. Pour cela, nous devons être capables d’ordonner nos activités selon leur degré de priorité.

Une bonne technique pour cela est la technique des trois grosses pierres. Dans cette courte vidéo, je vous explique en quoi elle consiste :

7 Savoir s’arrêter et se reposer

Tout organisme ou système a besoin de se nourrir, agir, éliminer les résidus et se reposer. Nous ne pouvons pas être en permanence dans l’action, le mouvement et le travail. Même si nous adorons ce que nous faisons – peindre des tableaux – nous devons absolument nous arrêter de temps en temps et nous reposer. Notre corps en a besoin, et notre esprit aussi. Nous ne voulons pas en arriver à l’épuisement physique, ni à la surchauffe mentale, car nous serions contraints et forcés de nous arrêter beaucoup plus longtemps et sans garantie de récupérer notre forme.

Comme je l’ai expliqué dans cet article sur les éléments clés de la carrière d’artiste peintre, la santé est fondamentale dans notre parcours artistique. Sans elle, nous ne sommes rien et nous ne faisons rien. Et l’un des garants de la santé, c’est bien sûr le repos ! N’hésitez à bloquer des plages vides dans votre agenda, qui serviront de tampon, de transition ou de repos complet entre toutes les activités que vous avez entre les mains. 

Conclusion

Une petite part de chaos dans la vie n’est pas nocive, surtout pour des personnes créatives comme nous. Mais si nous prenons notre activité d’artiste peintre au sérieux et souhaitons obtenir plus de résultats, il est essentiel de nous organiser.

Comme souvent, il n’existe pas de solution miracle et unique, qui fonctionnerait pour tout le monde. C’est à chaque artiste peintre de s’observer et de prendre note de ce qui fonctionne le mieux dans son cas particulier, sans tomber dans le perfectionnisme.

Prenez le temps d’évaluer votre organisation au moins une fois par an et n’hésitez pas à remettre en cause vos habitudes et à essayer de nouveaux systèmes !