Bien-être

Savoir accepter les refus quand on est artiste peintre

Le parcours d’un-e artiste peintre n’est pas un long fleuve tranquille, ni un chemin semé de roses. C’est plutôt une course d’obstacles ! Et ce, à n’importe quel niveau. Il ne faut pas croire qu’après avoir atteint un certain niveau de qualité ou de reconnaissance, les difficultés s’aplaniront miraculeusement. À tout moment, de nouveaux défis apparaissent, qui demandent de nouvelles réactions de notre part.

L’une des clés pour affronter les défis et les surmonter un à un, c’est d’être capable d’accepter les refus.

De quels refus parle-t-on ?

En tant qu’artiste peintre, nous sommes constamment en train de frapper aux portes. En effet, si nous souhaitons gagner en visibilité, nous devons sans cesse rechercher des lieux ou exposer. Il nous faut donc être aux aguets et saisir les opportunités qui se présentent, mais aussi aller les chercher. Cela requiert de formuler de multiples demandes, oralement ou par écrit, à toutes sortes d’acteurs : associations, mairies, centres culturels, festivals, salons, galeries, commerces, hotels, cafés, etc. La liste des lieux qui peuvent accueillir nos oeuvres et les montrer au public est longue. Et cela d’autant plus qu’il est tout à fait possible d’être créatif en la matière. Dans tous les cas, il faut solliciter le lieu et la date, et donc s’exposer à un refus.

De même, au long de notre aventure d’artiste peintre, nous aurons l’occasion de solliciter des financements, des bourses, et de nous présenter à des concours, des prix, ou encore des résidences d’artistes. Dans bien des cas, il s’agit de processus sélectifs. Comme nous sommes des centaines, voire des milliers à postuler, nous devons nous attendre à plus de refus que de réponses positives. 

Enfin, certains de nos projets n’aboutiront pas. On refusera de nous louer ce magnifique atelier où nous aurions pu peindre plus à l’aise. On rejettera notre candidature à un poste d’enseignant-e. Notre fantastique projet de recherche n’intéressera personne. Notre proposition de stage de peinture n’obtiendra pas assez d’élèves et devra être annulé. En tant que personnes créatives, notre esprit échafaude des projets en permanence et inévitablement, tous ne verront pas le jour !

Savoir accepter les refus quand on est artiste peintre

Comment accepter les refus en tant qu’artiste peintre ?

Devant la probabilité élevée de recevoir une fin de non recevoir, il ne faut pas nous décourager. Sinon, nous n’essaierons même plus de postuler à rien. Or, les opportunités sont réelles et à portée de la main, il suffit de nous armer de patience et d’apprendre à gérer les “non”.

Premier conseil : ne pas prendre les choses personnellement

En général, lorsqu’un possible partenaire nous dit “non”, ce n’est pas à cause de nous. Un refus n’est pas le signe d’une éventuelle insuffisance de notre part. Chaque acteur du monde culturel et artistique a sa propre logique, ses propres critères, son propre rythme et ses circonstances. Nous n’avons aucune idée de ce qui se passe en face et de comment ils-elles prennent leurs décisions. Peut-être qu’ils-elles avaient en tête un autre style que le nôtre, peut-être avons-nous formulé notre demande au mauvais moment ? Ou peut-être qu’ils-elles n’ont pas pu évaluer notre demande en profondeur, pour différentes raisons que nous ignorons ?

Ce n’est pas parce qu’on refuse notre oeuvre ou notre idée que cela entame notre valeur en tant que personne ou artiste !

C’est d’ailleurs l’un des principes des “Quatre accords toltèques”, le fameux livre de Don Miguel Ruiz.

Deuxième conseil : changer notre discours intérieur

Malheureusement, notre tendance est bien souvent de battre notre coulpe en cas de refus, et de croire que c’est notre faute. Immédiatement, notre “petite voix”, celle qui parle constamment dans notre tête, se met à nous dire des phrases du genre “tu vois, je te l’avais bien dit”, “tu n’es pas à la hauteur”, “tu vas dans le mur”, “personne ne t’aime”, “personne n’aime ton travail”, etc. En réalité, notre juge intérieur ne fait pas cela pour nous anéantir, mais au contraire pour nous protéger des déceptions et des attaques extérieures. Cependant, dans ce cas précis, c’est inutile et contre-productif.

Que faire, alors ? La solution n’est pas de faire comme si ce discours intérieur n’existait pas, car il reviendrait plus tard avec plus de force encore. Au contraire, il faut le reconnaître et le remercier, avec une réponse du style “je te remercie de te soucier de mon bien-être et de vouloir me protéger des déceptions”. Et immédiatement poursuivre avec une pensée plus constructive, comme “je prends note, mais ce refus ne définit pas ma valeur et je choisis de continuer dans cette voie”.

changer notre discours intérieur d'artiste peintre

Troisième conseil : en rire !

Je sais que ce n’est pas si simple, mais cela fait un bien fou ! C’est assez libérateur et subversif d’être capable de rire de soi, de ses échecs et de ses tribulations, voire même de la personne ou de l’institution qui vient de nous opposer un refus. Essayez ! C’est un signe de maturité que de pouvoir rire de tout. Cela vous aidera à tourner la page et persister dans votre quête. 

Comment rebondir après un refus ?

Technique 1 : tirer les conclusions

Même si le refus n’a rien à voir avec nous, il y a peut-être des leçons à en tirer. Si c’est possible, il est intéressant de demander du feedback à la personne qui nous a dit non. Sans le prendre pour une attaque personnelle, les raisons invoquées peuvent nous donner des pistes d’amélioration. Analyser les éléments qui ont mené à un refus nous aidera à intégrer le point de vue de l’autre personne et solliciter ce qui nous intéresse d’une meilleure façon à l’avenir.

Technique 2 : s’améliorer

Il est important pour les artistes peintres de vivre et travailler dans un esprit d’amélioration continue et d’apprentissage permanent. Même avec toute l’expérience et toutes les compétences du monde, il est toujours possible d’apprendre, d’approfondir, de changer et d’évoluer. Il est toujours possible de faire mieux. En cas de refus, prenons le temps de progresser et reformulons notre demande un an plus tard, avec plus de bagage sous le bras.

rebondir apres un refus artiste peintre

Technique 3 : célébrer les victoires

Il est certain que les refus peuvent affecter notre moral et notre confiance en nous, mais c’est aussi parce que nous nous focalisons sur le négatif et nous en oublions le positif. Il y a forcément des choses que nous avons réussies ! Regardons en arrière et valorisons le chemin parcouru. Toutes les réussites et les progrès, aussi modestes soient-ils, renforcent notre confiance en nous et nous approchent de notre but, à condition de les reconnaître et de nous féliciter de les avoir accomplis. Les échec paraissent alors comme des jalons nécessaires sur notre chemin vers la réussite.

4 : faire des refus une force

Un excellent moyen de surmonter les rejets et d’en faire un outil de croissance est de s’engager à obtenir cinquante refus par an, par exemple. Prenons le contrepied de la victimisation et faisons une liste des refus obtenus. Au début de l’année cette liste sera vide, et à chaque refus, nous indiquerons l’objet, la date ainsi qu’un petit symbole humoristique pour aider à faire passer la pilule. Plus nous obtiendrons de refus et plus nous multiplierons nos chances d’obtenir un “oui” ! En fin d’année, le nombre de refus obtenus peut très bien constituer un indicateur à mesurer lors de notre évaluation annuelle.

Faire une liste de refus en tant qu'artiste peintre

Conclusion

Les refus sont certes des revers qui ne sont pas agréables à vivre, mais ils font partie intégrante de notre parcours d’artiste peintre. Ils nous font sortir de notre bulle, nous confrontent à la réalité extérieure à notre atelier et nous font grandir.

J’ajouterais qu’il est plus facile d’accepter les refus et de capitaliser dessus lorsque l’on est moins seul. Partager ses peines, ses doutes, ses idées et ses victoires avec d’autres artistes peintres rend la tâche beaucoup plus légère et même amusante. N’hésitez pas à appartenir à un cercle ou à vous créer une communauté, au sein desquels vous serez en sécurité et soutenu-e par des personnes qui sont dans la même démarche que vous.

6 réflexions sur “Savoir accepter les refus quand on est artiste peintre

  • Tu as raison, face à un refus, on doit changer notre attitude mentale. Essuyer un ou plusieurs refus, ne signifie pas que l’on n’a pas de talent, ou que notre idée n’est pas bonne. Rappelons-nous que Walt Disney a vu 302 banques lui refuser un prêt pour créer un parc d’attractions à prix unique !

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  • L’importance de ne pas rester seul.e avec son ressenti, est particulièrement important pour tout créateur, car nous avons tendance à nous isoler pour travailler. Partager ces expériences avec des pairs permet de dépasser ces préjugés et de se surpasser. Merci pour ce rappel précieux.

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    • En effet, la solitude est commune chez les artistes et les entrepreneurs-es en général. Trouver sa tribu permet d’y remédier ! Merci pour ton commentaire, Charlotte

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  • Merci pour cet article ! Le chemin des artistes est semé d’embûches et ceux qui persévèrent sont de vrais passionnés. Les refus sont partout et dans tout domaine. Si on apprends à vivre et à travailler malgré les difficultés, on pourra aller très loin. J’aime beaucoup tes conseils !

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    • Merci pour ton commentaire, Détélina ! Je suis d’accord avec toi que savoir accepter les refus est nécessaire dans tous les domaines.

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